Juste avant l’hiver…

Juste avant l’hiver, j’ai regardé le monde qui filait sous mes yeux, le tournis aux dents, pas l’temps, pas l’temps !, il disait en tournant, il tournait en disant. Et nous, les enfants de Gaïa, on tournait dedans, croches à sa rotondité, un coup à l’endroit, un coup à l’hiver, on regardait tomber les frimas, la sale engeance du faut bien vivre, et l’espoir au fond d’une boite d’allumettes. Pas prendre froid, c’est ce que je me disais juste avant que ne s’abattent les vicissitudes des banquises ordinaires, le front Arctique et la bouche bleue. Tu parles, avec tous ceux qui nous énervent, tout ce qui nous les chauffe, y aurait ben de quoi faire un feu de joie, non ?  Alors on s’est vu, on s’est parlé, il y avait comme une résistance à l’air mou, et on a fait nos affaires, avec nos grandes gueules, nos mains retroussées, nos petites têtes de cabosse, on a décidé… Y a pas de raisons qu’on passe pas l’hiver ensemble, avec tous ceux qu’on connaît pas encore, pas déjà, on a dit, on a fait, et le patron a dit oui, même que c’est pas vraiment le patron, parce que nous, on avait pas besoin d’un chef, on avait envie que du soleil… C’est pour ça qu’on est là, je crois, presque tout janvier, pour vous montrer nos couleurs, nos étincelles, notre petit tas de dynamites…
François

  1. COLLINET Pierre
    05/01/2009 at 16:43 Permalink

    Bonjour François,

    Juste te dire que j’aime beaucoup ces mots articulés en poésie que je lis là-haut au dessus de ces lettres frappées de mes deux doigts maladroits sur un AZERTY.
    En ce jour neigeux où le drap trop tiré par l’hiver, me laisse les jambes dans le froid, tiré de mon hibernation où je n’arrivais pas à dormir.
    je t’envoie ce petit clin d’oeil, la paupière alourdie par un flocon qui est venu la caresser.
    Merci de tes mots, de ton invitation à nous réchauffer le coeur et l’esprit; je fais suivre autour de moi à la Fondation dAuteuil et aux collègues.

    Tous mes voeux pour que 2009 voit la confirmation d’une pluie de subventions tombées de la voie lactée vers le théâtre du menteur pour que vous continuiez encore et encore de nous aider à exister et à rêver.

    Bien amicalement,

    et le bonjour à Valérie, Jérémy et les autres