François Chaffin

Auteur en scène, directeur artistique du Théâtre du Menteur et du Théâtre de Bligny.
Une sorte d’écrivain avec un dico main gauche et de quoi l’éclairer dans l’autre, pour le son et l’image que ça donne, une fois dans la bouche du gros parleur, face plateau. A quarante (et quatre) ans, écrire se passe entre mes illusions et la torsion de raconter à voix haute, toujours en proie aux enragements, ces histoires de corps échappés du mou quotidien.
Tout me porte à cette dilatation-là : une langue vivante dans une bouche remuée, qui métamorphose la poésie en patois, le sabir en cri, ou silence.

Écrits pour le théâtre

« Mœurs d’une guerre » (1988), « Les cafards » (1990), « La petite Figaro » (1991), « Diabolo et Camélia » (1993), « Plus tendre est la baleine »(1994, aide à la création de la DTS, sélection catalogue entr’acte sacd), « La morsure du citron » (1994, édité par Brocéliande, collection petits plis, sélection catalogue entr’acte sacd), « Ma Norvégienne, soluble dans l’eau » (1996, sélection catalogue entr’acte sacd), « Minus, sept fois le ciel » (1997, jeune public, bourse de Beaumarchais, bourse d’encouragement de la DTS), « Les fourmis d’Abondance » (1998, commande du conseil général du Pas-de-Calais), « Parabellum tombe à l’eau » (1999), « Fric is money » (1999, commande du Ministère de la Culture – Cie Interlude), « Tribord sans rire » (1999, commande de la Cie Ramdam théâtre), « Train de vie » (2000, commande de la Cie l’atelier de la Maloterie), « Minimum cosmos » (2000, jeune public), « Le miroir aux éléphants » (2001, texte écrit à la Chartreuse de Villeuneuve-lès-Avignon, aide à la création de la DMDTS), « Un indien dans le système » (2001, texte écrit à la Chartreuse de Villeuneuve-lès-Avignon), « Auteurs de garde » (2002, co-écriture, écrit en résidence à l’hôpital de Bligny, éditions Brocéliande), « Les grandes bouches : petit mécano prophétique à l’usage des mal-vivants » (2003, texte écrit en résidence à la Chartreuse de Villeuneuve-lès-Avignon, édition Lansman), « Le chant des brise-si » (2003, texte écrit d’après les œuvres issues d’un atelier d’écriture sur le net à l’échelle de la francophonie, édité par la ville de Palaiseau), « Le cabaret de la dernière chance » (2004, commande textes et chansons de la cie Rollmops), « A six heures, avec six sexes dans six sacs » (2004, commande d’écriture du Ministère de la culture, cie du Désordre, lauréat des journées des auteurs de Lyon 2004), « Jamais deux sans toi » (2004, jeune public), « L’humanité sans la tête » (2005, commande de Jeunes plumes & cie), « Crocodile OPA » (2005, bourse Beaumarchais), « Jack » (2006, résidence d’écriture en hôpital psychiatrique, publié chez Le bruit des autres), « La première fois que la nuit est tombée » (2007, écrit en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, publié chez Le bruit des autres), « La gueule du loup » (2007, commande de Valérie Dassonville), « La mer à boire » (2008, commande de Claire Dancoisne, théâtre de La Licorne), « Prométhée, ou ces clous dans ma chair ne m’empecheront pas de vous dire » (titre provisoire, 2008, commande du CDN de Béthune et de la scène Nationale de Dunkerque, mise en scène Juan Conchillo).

Autres choses…

Agitateur en fabriques d’écriture (voir site), en résidence d’écriture (voir www.auteurs-de-garde.com), ateliers d’écriture (pour tous les publics), cafés à écrire, courts métrages vidéo (en passant par les mots) et tables rondes (ou non)…
François Chaffin a obtenu diverses récompenses et bénéficié de bourses et de commandes dont deux aides à la création de la DMDTS, une bourse d’encouragement de la DMDTS, deux bourses Beaumarchais, deux commandes aux auteurs du Ministère, trois résidences à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. Il a été par ailleurs lauréat du concours d’écriture du conseil général du Nord-Pas-de-Calais, lauréat des rencontres des auteurs de théâtre de Lyon, auteur sélectionné à la semaine de la dramaturgie de Québec, Chevalier de l’ordre des arts et des lettres (culture à l’hôpital). Plusieurs compagnies lui ont passé commande de textes.

Extrait : « Le miroir aux éléphants »

Comme quand on était petits et que parler c’était se dire des histoires.
Tu te souviens de ça Charli de quand on était petits de nos histoires sans fin ni orthographe nos histoires à la place des leçons. Tout le temps tout petits on se les racontait comme de grimper aux arbres ça nous prenait l’école et nos cachettes les goûters tous nos secrets on ne se buissonnait plus que dans les patatis-patatas.
Le verbe à l’instinct qu’on avait ça dans le sang du plus petit des mots minuscules on se faisait des tonnes de la ritournelle bien tordue balancée comme des couleurs sur les bitumes de la récré ou le gravier du terrain de foot.
Et puis un mot remâché bien dans la gueule et ça nous cassait l’ennui aussi sec. Plus fort que la réglisse.
D’A jusque Z au fond des poches à trous toute l’alpha-bête-à-bon-dieu pour se dégourdir des adultes et nous sortir du gentil-poli qui fait les hématomes dans la tête des enfants.
Heureusement je suis là tu le sais toi mon Charli-ma-vieille-bille que je vais rendre coup pour coup mot à mot la langue aux inventeurs et tracasser la parole des professeurs !
(Des fois j’ai l’impression que c’est inutile… c’est toujours moi qui parle ?)

François Chaffin
http://www.theatre-du-menteur.com/francois-chaffin/
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